SOCIÉTÉ
FRANÇAISE D'ÉTUDE DE LA CÉRAMIQUE ANTIQUE EN GAULE
CONGRES
DE NÉRIS-MONTLUÇON 5-6-7 avril 1974
Organisé par son Président-Fondateur, le Pr J.J. Hatt et par son Secrétaire général J. Lasfargues, le Congrès 1974 de la S.F.E.C.A.G. débuta par la conférence inaugurale du Pr M. Labrousse, sur « La Gaule sous Trajan et Hadrien ». L'ordre du jour prévoyait une douzaine de communications réparties en trois séances de travail et le thème général en était: « La sigillée au début du lie siècle, la Renaissance hellénistique sous Trajan et Hadrien. »
Sur le thème proposé, notons les exposés de :
J.C. Bercot (la Madeleine au début du IIe siècle), Mme Labrousse (un dépotoir de Montans de la fin du Ier au début du IIe siècle),
Doyen L. Lerat (Luxeuil, état de la question),
Marcel Lutz (Boucheporn et Chémery au début du IIe siècle),
Maurice Picon (Évolution des techniques),
George Rogers (Butrio et Libertus),
Alain Vernhet (La Graufesenque: la sigillée lisse du début du IIe siècle),
Hugues Vertet (Les ateliers du Centre et les apports lyonnais).
L'apparition de la Sigillée claire en Narbonnaise fut l'objet d'un brillant exposé par Christian Goudineau; outre les variétés A, C et D, outre la sigillée claire africaine, la variété B se signale par divers ateliers apparaissant dans la vallée du Rhône après 150 de notre ère et produisant des imitations de fabrications africaines; recouverte d'un vernis orange, relativement vif, cette céramique est parfois luisante. Cependant, dans certains cas, il n'est pas impossible que cette sigillée puisse être « raccrochée» aux productions plus anciennes, antérieures à 150.
Enfin le Pr J.J. Hatt donna une remarquable « Synthèse des ateliers de l'Est» ; d'un sujet difficile et très complexe il sut donner un panorama topographique et chronologique très vivant. Ce fut d'abord un exposé sur la nature et la filiation des officines du Nord-Est, avec les officines mères (dès l'époque flavienne) et un éventail de filiales, d'officines d'imitation et d'officines d'exploitation.
Le classement chronologique de ces nombreux ateliers est basé sur la méthode classique de Knorr (répertoire des motifs décoratifs, style), complétée et rectifiée grâce aux analyses physico-chimiques et grâce aux fouilles méthodiques (sur officine et sur sites stratifiés urbains, type Strasbourg); la notion « d'ensemble clos» est d'importance et inter- vient avec valeur dans l'établissement d'une datation.
Ainsi les officines du nord-est de la Gaule apparaissent en 6 catégories : période pré-flavienne (Boucheporn 50 à 70), période flavienne (Chémery, Heiligenberg), période de Trajan (Ittenwiler, Blickweiler), période d'Hadrien (Argonne-Mittelbronn-Rheinzabern, Trêves, Haute- Yutz), période des premiers Antonins (140) (Echweiler Hof, Altenstadt) et période après 160.
Boucheporn eut une période d'activité assez longue avec alternance de destructions et de renaissance; mais la belle période de 70 à 97, sous les Flaviens, avec la phase d'une production type Lezoux (70-80) : le Maître aux Boucliers et aux Casques Xl, -le potier de la Rosette-Croix et le Maître Drusus, -puis la phase capitale de Boucheporn avec SA TVRNINUS.
En dehors du thème général du Congrès, furent exposées trois communications :
Thierry Martin. Les fabrications tibériennes de Montans.
Dr Marc Dollfus. La céramique cornmune de Lyons-la-Forêt.
Dr Max Vauthey et Paul Vauthey. Estampilles sur amphores hispaniques du Centre de la France.
Outre l'Assemblée générale annuelle de la S.F .E.C.A.G., diverses manifestations étaient organisées: la visite de l'Exposition sur les ateliers de Néris présentée par M. Desnoyer et la Société Aquae Néris, la visite du Musée du vieux château, sans compter les discussions techniques en commissions et les échanges de vues libres sur des problèmes céramiques ou des cas particuliers